Page:Arnac - Le Brelan de joie.djvu/163

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morphoser : en un instant, des tapis jonchent le sol, couvrent les meubles, feutrent les murs, des coussins sont jetés çà et là, des voiles habillent les lumières, des roses sont effeuillées, de la lavande brûle en un pot… C’est vraie façon de harem ! Il n’y manque que les houris !

Les icoglans disent aux trois filles :

— Venez çà ! qu’on vous accoutre à l’orientale !

Mais au sérail, se vêtir, c’est sur- tout se dévêtir. En un tournemain, les servantes sont au naturel… Il y en a une grande, une moyenne, et une petite ; une mince, une potelée et une grosse ; une rose, une blanche et une mate ; une brune, une blonde et une rousse — ou tout bonnement trois brunes, selon que vous les lorgnez…

Elles se ventrouillent sur les cous- sins et font les anonchalies ; Vrille agite au-dessus d’elles la palme d’un chasse-mouches, et, muet de ce sérail, Maître Adam garde l’entrée avec