Page:Arnac - Le Brelan de joie.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

gueuse. Il la rattrape, saisit le licol, a le col saisi et sent qu’on le baise à la bouche.

— C’est toi que j’aime ! dit Car- men.

Le chasse-mulet saute en croupe. Il est fou, muet et ivre ! Elle tient la bride, il tient la fille : c’est lui le mieux partagé ! Crinière, lèvres, seins, c’est pour lui ! les mots qu’elle dit, l’odeur qu’elle sent ! C’est pour lui, reins, nuques, épaules ! Et ce grain-ci et ce grain-là ! Et pour lui

ce sadinet
Assis sur grosses fermes cuysses
Dedans son joly jardinet !

Ainsi, ira au bout du monde !

— Nous pourchasse-t-il ? deman- de-t-elle…

Il se tourne, elle le pousse, il va les quatre fers en l’air !

Et la garce qui s’ensauve… Le bout du monde est ici !