Page:Arnac - Le Brelan de joie.djvu/34

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La servante paraît, pose les bouteilles, et, pour n’être point accolée, se sauve.

L’un verse : c’est vin doré comme un beau fruit, comme une topaze, comme un pâté, comme une pièce d’or, comme le soleil ! Les deux autres flairent : c’est vin fumeux comme un bouquet, comme une caresse, comme un refrain, comme une belle fille, comme l’avenir ! Et tous trois boivent : c’est vin doux, âpre, chaud, frais, fin, fort, clair, et bon comme une aventure !

Pourtant :

— J’en sais de meilleur ! dit le menuisier : c’est un vin de quatre feuilles, chatoyant comme un rubis, tout de velours vêtu, fleurant la framboise et chaud comme l’amour !

— Où ?

— À cinq lieues d’ici ; chez ma tante Croquevieille.

— Tu es un âne ! dit le vétérinaire… Nous nous époufferions de