Page:Arnac - Le Brelan de joie.djvu/90

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femme, l’éveiller serait le tuer ! — Je suis cocu ! répète-t-il. — Comment serais-tu cocu ? dit-elle, ne vois-tu pas bien qu’il dort ? Peut-on être cocu en rêve ? Le bon mari convient que non, et la chose faite, le cousin quitte la chambre de son même pas d’automate, retenant à quatre un rire, par trop peu somnambulique !

— Et qui ne connaît, dit Maître Adam, cette histoire d’un cocu, que sa femme encornait toutes les fois qu’il était hors du logis ? Un soir qu’il entre à l’improviste, le galant se sauve sur le toit. Nu plus qu’à moitié, et transi ; allant, dans le noir, à tâtons, il trouve enfin une cheminée ; et pensant qu’elle est aux voisins, il s’y glisse, et vient tomber… dans la chambre d’où il a fui, et comme le cocu se met au lit ! — Pitié ! supplie le galant. — Je comprends tout ! fait le cocu, vous étiez chez une belle et le mari est entré à l’étourdie ! Vous avez gagné le toit et êtes venu jus-