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SI TU M’AVAIS AIMÉE

J’arrêterai mon vol auprès de tes murs sombres...
Confiante, à l’abri de ton paisible toit,
Je chercherai, perçant le velours bleu des ombres,
Le lumineux point d’or qui me guide vers toi.

J’entrerai... Je verrai le feu clair de la chambre,
Ses dansantes lueurs sur les tapis discrets,
Et la lampe voilée aux transparences d’ambre ;
Et je respecterai, comme elle, tes secrets.

Si je te trouve heureux à ton foyer tranquille,
Si le sort a pour toi pris ma part de bonheur,
Je resterai sans bruit, invisible, immobile.
Écartant de tes pas ma vaillante douleur.

Mais si je te vois pauvre, accablé, solitaire.
Si rien n’a pu combler le vide de tes bras,
Je verserai, brisant pour toi l’urne de pierre.
Un parfum précieux sur tous tes membres las.