Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/178

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Mais dans la solitude immense que contiennent
Quatre planches de bois sur le bateau flottant,
Je n’ai vu que les blancs rayons du jour qui viennent
M’annoncer le retour du devoir qui m’attend.

Et pourtant cette voix n’était pas un vain rêve,
Et les mots entendus étaient des mots humains,
Des mots qui font que l’être appelé se soulève
Pour suivre l’être aimé sur les plus durs chemins.
 
En moi, vibrants, réels, ils résonnaient encore,
Et j’essayais en vain de savoir le secret
De cet hymne d’amour soupiré dès l’aurore ;
Mais, soudain, j’ai ployé sous un mortel regret.

Ce n’était pas pour moi que les mots de caresse
Dans le matin doré s’ouvraient comme une fleur
Je sentais là, tout près, la vivante tendresse
Dont le cri jaillissant me disait la douceur.