Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/182

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Je voulais ignorer la cause de ma peine !
N’était-ce point assez des lointaines douleurs,
Du fardeau partagé de la détresse humaine,
Pour expliquer le sens intime de mes pleurs !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .



C’était toi, c’était toi dont la trop longue absence
Me torturait ainsi ; car, pour fuir ce tourment,
J’ai quitté mon foyer, le travail, le silence,
J’ai cherché d’autres cieux au clair rayonnement,

Et j’ai vu les flots bleus où le gai soleil brode
Des paillettes d’argent sur un long réseau d’or,
Et l'écharpe de soie aux reflets d’émeraude
Qu’entraîne le navire en son rapide essor.

J’ai vu le golfe où dort une voile latine
Et que les goélands emplissent de leurs cris.
Et le palmier géant dont le bouquet s’incline
Sous la brise qui joue en ses larges replis.