Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/80

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Pour lui j’ai couvert tes murs rudes
Des planches claires des grands pins,
Qui, dans leurs sombres solitudes,
Auraient eu de pires destins.

J’ai pris au cœur profond des chênes
La porte qui doit l’accueillir ;
Le granit aux brillantes veines
Est l’âtre où le feu va jaillir.

À la rampe de fer massive
Dont la forge a ployé l’arceau,
Je viendrai l’attendre, pensive,
Comme on attend près d’un berceau.

J’aurai tout reçu de la vie
Quand son pas franchira mon seuil,
Et que ma lèvre inassouvie
Dira les mots de doux accueil.