Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/316

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douter quelquefois s’ils estoient hommes : de mesme lors que l’usage ancien de la penitence a commencé à diminuer dans l’eglise, Dieu a suscité cette grande foule de religieux, ces troupes saintes de penitens, qui ont pris le sac et la cendre, dont les pecheurs du monde ne vouloient plus guere se couvrir ; qui ont promis solemnellement la conversion de leurs mœurs, comme tous les penitens doivent faire ; qui ont estably un certain temps pour esprouver ceux qui se presentent, ainsi qu’on ne recevoit pas les grands pecheurs à la penitence publique, qu’apres les avoir fort examinez, sur tout au siecle de Saint Augustin, et de Gennadius où l’on ne les y recevoit gueres qu’une fois ; et qui ont voüé pour toute leur vie les abstinences, et les mortifications, que les peres et les conciles n’ordonnent aux personnes seculieres, que durant quelques mois, ou quelques années.

Et ç’a esté encore par une conduite particuliere de Dieu, et par une suitte du mesme dessein de conserver l’exercice de la penitence dans son eglise, que depuis la mort de Saint Bernard, et la naissance de Saint Dominique, et de Saint François, les religieux se sont plus meslez dans le monde, selon l’esprit de leurs regles toutes saintes, qu’ils n’avoient fait auparavant : afin qu’ils attirassent plus facilement à la penitence les hommes du monde qui en