Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/318

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de nouvelles maisons de penitence, en suscitant de nouveaux ordres, et en reformant les anciens ; et de multiplier le remede, à mesure que le mal se multiplioit : afin que les pecheurs qui seroient dans une condition libre, et qui ne se trouveroient pas assez forts pour faire une pleine et entiere penitence en demeurant dans le monde, et qui se sentiroient poussez par le Saint Esprit à embrasser la vie religieuse, le peussent faire plus facilement.

Et feu Monsieur De Geneve a tellement reconnu le besoin qu’avoient les femmes du monde, filles, ou veuves de se retirer dans les cloistres, pour se conserver dans un estat qui n’ait point besoin de penitence, ou pour aller pleurer leurs vanitez et leurs folies hors du monde, où l’on fait des choses deplorables, et où l’on ne les pleure quasi jamais ; qu’apres un si grand nombre de monasteres de filles, il s’est veu engagé par la conduite de Dieu à fonder encore un nouvel ordre, lequel paroist plus doux que tous les autres, afin que nulle fille, et nulle veuve ne pust estre retenuë par la delicatesse de son naturel, à demeurer dans les funestes engagemens de la vie mondaine et impenitente.

Mais ce choix que donne Gennadius de sortir du siecle, ou de subir le joug de la penitence publique, me fait encore souvenir d’une semblable proposition que le Pape Estienne, qui vivoit au neuviesme siecle, fait à un grand seigneur nommé Astulphe, pour avoir tué sa