Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/350

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de participer à ces saints mysteres ; la necessité d’avoir recours à la source de la vie pour pouvoir vivre ; et en fin le besoin que nos corps mortels ont de cette immortelle semence, pour estre à jamais preservez de la mort et de la corruption. Mais ils sont si esloignez de s’imaginer que la grandeur et la vertu de ces mysteres nous deussent oster la crainte de nous en approcher sans une grande preparation ; que c’est de là mesme qu’ils ont conclu, qu’il ne falloit se presenter qu’avec horreur et avec tremblement, à une table, que les anges ne regardent qu’avec une frayeur respectueuse : qu’ils ont conceu une si grande reverence de ces mysteres, que l’eglise les a tousjours appellez les mysteres redoutables : qu’ils ont jugé, que la pureté de ceux qui participent à ce sacrifice devoit avoir quelque rapport à la pureté de la victime : que les choses saintes n’appartenoient qu’aux saints, selon cette parole de toutes leurs liturgies, sancta sanctis, les choses saintes sont pour les saints : que les lasches et les paresseux ne devoient point approcher de cette nourriture divine ; mais que tous ceux qui en approchent, devoient estre embrasez d’ardeur et de zele : et en fin que de tous ceux qui communient, soit souvent, soit rarement, ceux-là seuls estoient dignes de loüange, qui le faisoient avec une conscience sincere, un cœur pur, et une vie irreprochable.