Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/393

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dit, elle monstre clairement que vous ne possedez guere la seconde qualité que vous desirez en un directeur, qui est d’estre spirituel ; puis que vous jugez des choses divines plustost par le jugement des sens, et par la prudence de la chair, que par la lumiere de la foy, et par la prudence de l’esprit. Toutes sortes de pechez veniels ; les pechez méme mortels, aussi-tost que l’on s’en est confessé ; la froideur ; l’inapplication aux choses de Dieu ; le peu de devotion ; toutes les maladies de l’ame ; estre rempli de l’amour de soy mesme ; estre horriblement attaché au monde, tout cela, selon vostre sentiment, est tres-compatible avec la communion ; mais les fonctions d’un magistrat, et les occupations d’un mesnage ne le sont pas. Un juge, qui doit rendre la justice ne doit pas, dites-vous, penser à communier : mais une femme qui s’est persuadée n’avoir autre chose à faire toute sa vie, qu’à se coëffer, et à se faire un visage de comedienne, qu’à aller au cours, ou au bal, ou à une assemblée de jeu, n’a aucun empeschement pour pouvoir communier tant qu’elle voudra. Ces sentimens sont-ils conformes à l’esprit du christianisme ? Je ne dis pas, que pour regler les communions d’une personne, l’on ne doive avoir quelque esgard à ses occupations. Mais je soustiens, qu’il y a plusieurs choses à considerer, avant que d’en venir là ; que c’est estre pharisien que