Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/396

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assez clairement, que vous n’avez pas eu dessein dans cet escrit d’instruire les ames selon les veritables maximes de la pieté chrestienne, mais seulement de les precipiter, sans aucune discretion dans une dangereuse frequentation des sacremens. Avant que d’avoir dit un seul mot de la preparation necessaire pour recevoir l’eucharistie, comme s’il n’en estoit besoin d’aucune : vous portez indifferemment toute sorte de personnes à communier tous les huict jours, et sans leur prescrire en façon quelconque, qu’elle doit estre la pureté de leur cœur, et la sainteté de leur vie, pour approcher si souvent d’un autel redoutable aux saints, et aux anges mesmes, selon la pensée de Saint Pacien, vous les y envoyez, ou plutost vous les y poussez avec moins de consideration, que s’il s’agissoit d’une action toute prophane. Est-il possible, que vous ayez une opinion si basse des dispositions, qu’une communication si ordinaire avec Jesus-Christ demande, que dans un siecle aussi corrompu que le nostre, vous croyez, qu’elles se rencontrent dans tous les hommes ? Mais vous faites bien voir, que vous estes dans ce sentiment, et que la grandeur de la preparation, que l’on doit apporter à ces saints mysteres, n’entra jamais dans vostre esprit ; car puis que vous dites, que vous ne croyez pas, qu’un confesseur fasse prudemment de ne vouloir pas permettre à