Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/447

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avant luy Saint Augustin ont remarqué excellemment, S Paul ne reprend pas les corinthiens de s’estre approchez indignement de l’eucharistie, pour y avoir apporté une conscience chargée de crimes, sans s’estre confessez auparavant ; mais pour n’avoir pas assez bien distingué cette viande sainte des viandes communes, par la reverence particuliere qui luy est deuë. Ce que nous voyons, disent-ils, en ce qu’ayant dit qu’un tel homme mange et boit sa condemnation, il adjouste aussi-tost ces paroles, ne discernans pas le corps du seigneur ; de sorte qu’il est manifeste, que le principal dessein de l’apostre n’est pas, que l’on soit hors de l’estat du peché mortel lors que l’on communie, comme la pluspart des corinthiens estoient sans doute : mais qu’il demande beaucoup davantage ; et qu’outre une plus grande pureté de l’ame, que celle d’estre delivré simplement des pechez mortels, il veut que l’on y apporte une circonspection merveilleuse, et un respect extraordinaire. Et c’est ce qui fait que Saint Bonaventure ne craint point de dire, (...).

Que s’eſprouuer foy-meſme, ſelon Saint Paul, c est conſde rer auec quelle charité , y quelle ſerueur on s’approche du Fils de Dieu, qu’il ne ſaut pasſeulement auoir eſgard aux Pechez mortels, mais auſi aux veniels qui ſe multiplientpar nostre negligence y nostreparejje, ou meſme par inaduertance, ypar les distra/iions d vne vie relaſchee,que c estreceuoir Iesvs- Chri st