Page:Arnaud - Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris, 1.djvu/107

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sacrée entière au culte des Muses, que les regrets de ses contemporains et la palme de l’immortalité ? Cette glorieuse récompense, ton maître l’espérait à son dernier soupir, et les Dieux n’ont point trompé son attente. Mais, hélas ! Naples ne conserve ni les restes sacrés, ni le tombeau de ce grand homme ; à peine se souvient-elle du lieu de sa sépulture. Tu seras plus heureux que Virgile. L’antique capitale de la France, cette enceinte où reposent les ossemens de nos pères, cette nation héroïque seront plus fidèles au dépôt que tu leur laisses. Nos fils, nos descendans, conserveront, de race en race, tes cendres, ton monument et ta mémoire. »


Suite de la description du Tombeau de Jacques DELILLE.


L’enceinte où est placé le tombeau de J. DELILLE, forme un quaré long de 56 pieds sur 19 pieds 5 pouces de large, pris hors œuvre. Il est entouré d’un mur d’appui de 16 pouces de haut, construit en pierre. À chaque extrémité de ladite enceinte est pratiqué une porte. Le mur d’appui est surmonté d’une grille de fer à barreaux ronds et terminée en pointes aiguës de 3 pieds de haut. Le tombeau se trouve au milieu de cet emplacement : il est entouré de gazons, et de fleurs odoriférantes. L’intérieur forme un oratoire de recueillement. Il est meublé de six escabeaux, ou tabourets en bois, d’un tapis de pied en velours d’Utrecht. Les deux coffres en bois de chêne, dans l’un desquels est renfermé le corps de J. DELILLE ; l’autre est destiné pour madame DELILLE. Ces deux coffres sont recouverts d’un devant et d’un dessus d’autel à gradin, construits en dalles de pierre de liais. Sur l’autel est un Christ en cuivre doré et autres accessoires convenables à la décoration d’un autel.