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Page:Arnaud - Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris, 1.djvu/114

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les adieux et les regrets de tes parens inconsolables, et ceux de tes amis, de tes maitres et de tes camarades… Si la mort te précipite avec violence dans la tombe, si elle anéantit, comme par un coup de foudre, le bonheur et les espérances de la famille, le ciel sans doute, le ciel a jugé la bonté de ton âme trop parfaite pour cette terre, et il la réclame dans sa justice, comme sa propriété éternelle.

» Tu n’étais encore, il est vrai, qu’au matin de la vie. Mais qu’il était serein, qu’il était brillant ! quelle belle journée il annonçait et pour toi et pour nous ! n’importe ; tu as assez vécu, et dix-sept ans passés dans la pratique des vertus de ton âge, dans la plus pure innoncence, dans l’emploi constant des talens, ont fait de ta trop courte existence une vie pleine et entière.

» Tous ceux qui entourent tes tristes restes, tous ceux que tu aimais, dont tu étais aimé, ne versent pas pour toi les premières larmes ! Chaque année ils en arrosaient tes triomphes classiques, et les fruits bien mérités d’un travail assidu : Aujourd’hui, celles dont ils mouillent ta cendre, sont remplies d’amertume, elles ne seront pourtant pas les dernières ! Eh ! pourrons-nous jamais à l’avenir voir une couronne orner le front d’un écolier, sans nous écrier avec un douloureux souvenir.

« C’est ainsi qu’Hector Lemaire, payait d’une branche de laurier, tous les soins d’un père chéri qui mettait sa gloire et son plaisir à compter son fils parmi ses meilleurs disciples. »

Loin de nous tout murmure contre les décrets éternels… Repose en paix, tendre victime, et que ton âme s’envole dans le sein de celui qui te prépare déjà la palme, due au chrétien vertueux, au fils respectueux et sensible, au bon parent, à l’ami fidèle et à l’exemple de la jeunesse.