Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/101

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ce cœur éprouve le plus léger désir de sortir de son état. La situation où je suis est la seule qui me convienne. L’indépendance et la paix, voilà le seul bien où j’aspire, j’en jouis et je ne veux pas les risquer, quand même je le pourrais. Mais je n’ai pas plus le pouvoir que le désir de connaître de nouveaux sentiments. Mon cœur repousse cette image avec violence, la seule idée m’en est désagréable, n’en parlons plus.

Il n’est aucun état dans la vie, aucune situation, qui puisse remplir l’idée du bonheur que je me fais. Voilà pourquoi j’aspire à en être délivrée. La terre n’est plus rien, je me perds dans un avenir céleste, je brûle d’y atteindre, je ne sais qu’un chemin pour y arriver et je forme des vœux pour qu’il me soit ouvert. Je prie mes amis de ne pas savoir mieux que moi ce qui me convient. Qu’ils me laissent le choix du genre de vie qui me plaît et qu’ils ne me blâment pas quand bien même j’y serais malheureuse, ce ne sera ni leur faute, ni la mienne, mais celle de la vie qui ne comporte pas un état heureux. Je choisirai le meilleur pour moi,