voulait pas de situation ambiguë entre eux. On aime mieux le penser, que de croire à une sorte d’hypocrisie mêlée d’un peu d’enfantillage, quand elle veut lui persuader qu’elle s’est intéressée à lui à cause de ses regrets pour sa femme, ce qui établissait une sorte de parité avec les siens.
On comprend moins la phrase où elle l’engage à exprimer ses pensées sans réserve et ne pas craindre d’en trop dire ni d’en trop demander. Les femmes se contredisent parfois.
Le pauvre amoureux ne prit pas le change. Sa tendre épouse était probablement assez loin de ses regrets, quand il s’en servait pour apitoyer l’objet actuel de ses désirs. Peut-être aussi « ma Julie », qu’on lui présentait à tout instant sur la même ligne que la bien-aimée, l’agaçait-elle quelque peu ; bref, comme une femme arrive toujours à ce qu’elle veut, il abandonna la partie. Le ton de sa lettre suivante satisfit à un tel point la châtelaine de Champlan, que, dans son allégresse à voir disparaître le sujet de crainte qui l’étreignait, elle retombe dans la petite faute d’en attribuer la raison au souvenir de Mme Gramagnac et le comble d’éloges pour le consoler.