Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/123

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de Jean-Jacques Rousseau et de Bernardin de Saint-Pierre, à qui elle écrivit un jour, ne pouvant résister au désir de lui exprimer son enthousiasme pour le philosophe de Genève :

« Combien de fois, en lisant les ouvrages de Jean-Jacques, j’ai regretté de ne pouvoir plus lui communiquer l’impression que j’en recevais. J’osais croire qu’il en eût été content, qu’il eût joui de se voir plus aimé qu’admiré ; il n’aurait pas méconnu l’accent de la sincérité, lui qui l’avait toujours pratiquée et chérie, et peut-être lui aurais-je offert non un esprit à sa portée, mais un cœur fait pour l’aimer. Longtemps Jean-Jacques a été le seul auteur dont j’aie fait mon ami, la lecture des Études de la Nature m’en fit trouver un autre.

« Ce n’est point que je compare le génie de Bernardin à celui de Jean-Jacques ; non, je crois qu’en ce genre Jean-Jacques n’a point et n’aura jamais d’égal. Mais comme je vois en eux moins le grand homme que l’homme vertueux, je les unis par le sentiment qu’ils m’inspirent, et ils me sont bien plus chers par l’excellence de leur cœur que par leur talent. Ce ne fut ni l’ambi-