Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/131

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Sur ces entrefaites, l’un deux[1] vint la trouver en grand émoi, lui confia qu’il allait être arrêté et qu’il avait besoin de cinquante louis pour gagner la frontière. L’état de sa fortune ne lui permettant plus les libéralités de jadis, elle s’avisa d’autre chose. Lors d’un séjour chez des amis, dans une superbe propriété aux environs de Rouen, la beauté du lieu, ses eaux vives, ses étangs, ses ombrages, avaient surexcité l’imagination de la jeune femme, et le besoin de l’épancher l’étouffait. Une histoire touchante racontée devant elle, ainsi qu’elle le dit dans la préface, lui en fournit l’occasion. Elle s’était mise à l’œuvre ; quinze jours après, Claire d’Albe était terminée. La démarche de cet ami l’y fit songer, elle apporta son manuscrit chez un libraire qui le prit. La somme était trouvée et au delà.

Ce roman eut de suite un très grand succès. Il répondait tout à fait à l’état d’esprit de cette époque.

  1. On a beaucoup dit qu’il s’agissait de Michaud, mais certains biographes font la réflexion que les désagréments politiques qu’éprouva Michaud se passaient en 1795 et que le premier roman de Mme Cottin parut en 1798. Il est possible qu’il se soit agi de M. de Vauxblanc.