Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tarda pas à s’éprendre de cette femme exquise d’un amour pur et élevé, seul digne d’un philosophe à la recherche de la beauté spirituelle et de la sérénité dans la souffrance physique et morale. Il eut donc l’abnégation de convertir ce sentiment en une amitié uniquement confiante et intellectuelle.

Y était-il parvenu quand il présenta Chateaubriand à Mme de Beaumont ? La grande retenue de ses lettres à son amie ne le laisse pas comprendre. C’était pour lui, cependant, le rival qui n’a qu’à se montrer pour être aimé, et il dut se contenter du rôle de confident. À l’époque où elle fréquentait la place Louis XV, Pauline aimait follement ce grand séducteur et ne craignait pas de le montrer. Il l’aima aussi pendant quelque temps, tout en ne se privant pas de lui faire des infidélités. On sait qu’elle le suivit à Rome quand il y fut nommé secrétaire d’ambassade. Mais elle était si malade qu’elle mourut six mois après, à l’entrée de l’hiver.

Joubert faisait partie de l’entourage du ménage de Pastoret. Inspecteur de l’Université, grâce à M. de Fontanes, il habitait la rue Saint-Honoré quand il n’était pas à la campagne, et avait été