Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/165

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sir, ici il se trouve sans frais et sans peine.

« À une demi-lieue de Bagnères, à l’entrée de la vallée de Campan, une femme ruinée est venue s’établir avec son mari et sa nombreuse famille ; à l’aide d’une source abondante et vive, ils ont construit un moulin à soie, un moulin à bled, un moulin qui blanchit le fil et la toile ; ces établissements les occupent et les font vivre en grande abondance. Leur maison est propre et jolie, leur jardin plein de fleurs, de légumes et coupé de ruisseaux ; un peu plus loin, ils pèchent des truites dans un bassin naturel et limpide dont la source vient d’une profonde grotte de marbre blanc, où on entre à travers des guirlandes de fleurs sauvages et des festons de lierre. Ils sont encore riches d’un beau verger, de plusieurs prairies et d’un groupe de cinquante arbres, les plus magnifiques que j’aie vus de ma vie.

« Ces heureux habitants passent toute l’année dans ce charmant asile qui l’est encore pendant l’hiver ; les eaux si fraîches pendant ce temps-ci, se réchauffent dans la mauvaise saison, la neige ne les incommode point ; ils ont autour