Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/179

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plaisirs, et je sens assez qu’en vous parlant avec mes idées, si vous m’entendez avec les vôtres, nous courons risque de ne pas nous entendre, mais n’importe. La même cause qui, en dépit de la différence de nos opinions, nous a liés d’une amitié si vraie, m’entraîne à vous parler avec une confiance que ne m’inspirent peut-être pas des personnes qui ont bien plus de concordance avec ma manière de voir.

« Je veux vous raconter la connaissance que j’ai faite ici, il semble que la Providence me l’ait ménagée pour le moment où toutes les idées religieuses fermentaient dans mon esprit ; il n’y a là ni passion, ni exaltation, mais une grande surprise et une profonde reconnaissance pour le bienfait que le ciel me tenait en réserve, si tant est cependant que ce qu’on m’annonce soit exactement vrai ; voici ce que c’est, mais je vous préviens qu’il faut me promettre une discrétion sans réserve et que, pour le moment, j’exige que vous soyez le seul qui ait connaissance de ce qui m’occupe.

« J’ai trouvé un homme à Bagnères, mais un homme à qui je ne dirai jamais : homme cruel