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Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/189

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vagues, incohérentes, et que vous prenez pour un jugement ce qui n’est qu’un premier aperçu qu’une seule réflexion m’aurait fait rectifier. En un mot, André, je sens bien que, si je n’avais pas été entraînée par le besoin de tout vous dire, j’aurais beaucoup mieux dit, et je ne vous aurais pas donné de fausses idées, qui, je le crains, feront une longue impression sur votre esprit.

« Non, cet homme n’est ni un fou, ni un insensé, mais un homme sage et raisonnable, qui, né avec des passions ardentes et une imagination aussi brillante que vive, a su voir que la route de la modération était la seule bonne et, ce qui est bien plus extraordinaire, il a su s’y tenir. Je ne dis point que c’est un homme sublime, mais qu’il a souvent de grandes et sublimes pensées, qu’elles naissent toutes de l’âme la plus belle et de l’esprit le plus juste, qu’il est impossible d’unir une raison plus parfaite à une plus grande chaleur de cœur et si peu d’exagération à un plus ardent amour de tout ce qui est bon et honnête.

« Né sans fortune, dans une classe peu élevée,