Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cette grande espérance ne l’avaient point vue avec l’évidence où elle m’apparaît aujourd’hui, maintenant il n’y a plus de vague, il n’y a plus même de mystère, la plus grande clarté s’est répandue sur ce but magnifique de la création, et mon cœur la voit de la même manière que mes yeux le papier sur lequel je vous écris. Vous me permettrez un jour de vous dire par quelle route je suis arrivée à cette conviction : vous montrer les douces récompenses qui attendent la vertu, n’est-ce pas vous mettre d’avance en possession de biens qui vous sont dus ?

Je ne me suis point élevée si haut toute seule, ma pensée n’a point assez de force pour aller jusque-là, si elle n’avait été aidée par l’esprit le plus profond et le plus lumineux, l’âme la plus pure, la plus noble, digne en un mot d’atteindre à la sublime intelligence. Vous parler ainsi d’un sujet que je ne puis développer encore, est peut-être une confidence prématurée, mais il me semble qu’il y a en vous une sorte de puissance qui me force à aller vous chercher et à vous ouvrir mon âme