Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/211

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peut nuire à votre attachement, je ne resterais pas ici, cette seule crainte l’emporterait sur toutes mes raisons, car, hors ma cousine et ses enfants, je ne connais pas un bien sur la terre qui ne me semble fort au-dessous de votre amitié.

« Je sens même s’augmenter chaque jour la confiance qui m’entraîne vers vous, et ce besoin que je ne sentais pas autrefois, donne à cet ancien sentiment qui nous unit l’un à l’autre, tout le charme d’un sentiment nouveau. Je vous aime avec plus d’attrait, et cependant jamais vous ne vous êtes plus amusé à ses dépens. Expliquez cela si vous pouvez ; au reste, expliquez-le comme vous voudrez, peu m’importe ; je vous permets de rire de mes rêveries, de blâmer nos projets, de vous méfier de l’inconnu, de douter de tout ce que je vous dis, en un mot de faire tout ce qu’il vous plaira, hors de soupçonner mon attachement et de m’ôter un peu de votre cœur.

« Je vous ai dit, je crois, que je quitterais Bagnères sans regret, si je pouvais apporter à Paris avec moi la solitude dont je jouis ici, et cette