Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/217

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que notre détermination de passer l’hiver à Bagnères lui ait ôté la crainte de voir son secret s’échapper, il a consenti à me le dire, mais il ne l’a dit qu’à moi, et ma cousine ne le connaît pas.

« Hé bien, où en êtes-vous, à présent que vous savez tout, allez-vous me demander où j’en suis ? Je suis toute surprise que la confirmation de ce que j’attendais m’ait laissé tant de froideur ; il m’a tenu tout ce qu’il m’avait promis et je sens malgré moi que ce qu’on touche, que ce qu’on explique, que ce dont on est sûr, a un caractère de sécheresse et d’aridité qui me fait tomber dans la langueur. Cependant sa première idée, ou ce qu’il appelle sa découverte, a quelque chose d’une frappante beauté ; il y a dans cette pensée mère une simplicité, une grandeur, une immensité qui ravit et transporte, mais il me semble qu’elle explique si bien tous les phénomènes de la nature que cela devient ennuyeux parce qu’on n’a plus rien à chercher.

« Quant à son application aux idées métaphysiques et morales, je n’en suis pas aussi satisfaite, quoique je n’aie rien à y opposer et que, de raisonnement en raisonnement, il m’ait