Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/219

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paraissait un mur contre lequel venait se briser son imagination avec l’impossibilité d’aller au delà plonger dans le mystère. La foi chrétienne, ses grandes vérités admises, lui permettait ces envolées, tandis que le froid système, ce cours forcé des choses aboutissant à un résultat pour ainsi dire mathématique, la glaçait par sa précision. Son cœur chaud, vibrant à toutes les beautés, s’enflammait à celle des pensées montées au cerveau du philosophe, mais, dans cet amour naissant, elle ne se rendait pas compte de la part faite à l’homme lui-même, bien qu’elle l’ait représenté comme peu séduisant

Elle continue sa lettre sur des sujets moins philosophiques :

« Aujourd’hui 28 novembre, le temps était d’une si parfaite beauté, le soleil brillait de tant d’éclat, que la chaleur a presque nui au plaisir de notre promenade, et pourtant nous en avons eu beaucoup : comment voulez-vous que je cesse d’admirer une nature qui ne cesse de varier sa parure et sa magnificence ? Je vous ai parlé des beautés du mois d’août, mais celles de ce temps-ci n’y ressemblent point et les