Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/222

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jurer de les interrompre pour aller le voir de plus près ; il est vrai que nous n’obéissons pas à ses douces prières. Après le dîner, Julie coud, tricote, raccommode, lit avec ses enfants, moi j’écris jusqu’à sept heures et demie. Alors je reviens dans le salon, je trouve le solitaire des Pyrénées donnant des leçons de grammaire à Delphine et le professeur d’arithmétique à Éliza.

« Ce professeur est un jeune Américain dont la mère est fixée à Tonneins, sa famille est très estimable et il a beaucoup de mérite, surtout une instruction singulière pour son âge. Il n’est personne qui ne soit étonné de sa profonde science ; son seul motif pour passer l’hiver ici, loin de sa sœur, sa mère et de toute sa famille, a été un enthousiasme poussé jusqu’au délire pour le système de l’apôtre et pour l’apôtre lui-même, car son caractère froid et tranquille n’a pas pu le mettre à l’abri du transport qu’inspire la vue d’une vérité aussi claire que consolante.

« Notre cercle s’augmente encore d’un Bagnérais, émigré rentré, intime ami de feu Rivarol,