Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/231

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« Mais quels sont donc ces biens ? allez-vous demander. Ce qu’ils sont, madame ? une de ces choses dont on parle sans cesse sans les sentir, des idées religieuses non point vagues, indéterminées, mais tenant autant de place dans rame et y ayant autant d’empire que la plus forte passion ; que dis-je, elles en ont bien plus, car le sentiment d’une passion emporte avec lui le sentiment de sa fin, au lieu que le sentiment de la piété ne prévoit d’autre terme que cette éternité qui n’en a point.

« Aussi, comme tout ce qui est durable, la piété a quelque chose de paisible et de pur qui tend toujours à calmer, à tempérer, à éloigner tout ce qui est agitation et murmure. Mais comme elle descend d’un lieu où tout est amour, elle a quelque chose d’ardent et de vif, qui, loin d’affaiblir la sensibilité, lui donne le plus d’extension possible en faisant trouver comme une sorte de gloire dans les objets qu’elle fait aimer.

« Ah ! madame, il est si doux, je puis même dire si honorable de sentir son cœur déborder de tendres affections et d’oser montrer son