Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/243

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« Sans doute, madame, je vous parlerai de cet ami si estimable, si cher, si révéré, à qui je dois tous mes biens, j’espère vous le faire connaître, vous le faire aimer. Sans doute la Providence m’a envoyée auprès de lui, au moment où j’étais le plus disposée à l’entendre, et peut-être dois-je autant de reconnaissance à la Providence qu’à lui ; aussi j’aime à les confondre ensemble, à recevoir leurs bienfaits comme venant également du ciel et à les réunir dans mon cœur pour les aimer de la même tendresse.

« Vous avez bien raison dans ce que vous dites sur Delphine, madame, mais comment atteindre au but que vous montrez, autrement qu’avec la religion : elle fait mieux encore, car elle élève l’âme, contient des espérances et ne les trompe pas. En mettant sa vie sous cet arbre sacré, Delphine en recevra tous les biens avec reconnaissance, et ils seront doublés ; toutes les infortunes avec reconnaissance encore, car sans le malheur il n’y aurait point de vertu et sans les vertus point de récompense ; elle saura bien qu’elle se prépare pour