Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les plus excellentes choses, mais qui croient peu et pratiquent encore moins, se trouvaient à la campagne avec moi l’été dernier. Ils disaient que la philosophie était tombée dans le mépris, la religion dans l’oubli, que cette absence de toutes les grandes occupations de l’esprit et du cœur laissait dans le monde un grand vide qui avait besoin d’être rempli. On croirait, disaient-ils, que l’Univers attend quelque chose, on dirait d’an trône vacant. Ces paroles me frappèrent, elles allaient directement à ma pensée. Je gardais un profond silence, mes yeux se remplissaient de larmes. Il vient, il vient, celui que vous demandez, avais-je envie de m’écrier, il vient remplir le vide et s’asseoir au trône vacant.

« Je les écrivis à Bagnères ; elles ont été jusqu’à vous, ne vous surprennent-elles pas aussi, ma mère ?

« J’ai un caractère plein d’enthousiasme et de mobilité. Souvent, en ne regardant qu’une partie de l’objet, je ne doute pas du succès, mais, au milieu de ma confiance, d’autres pensées viennent l’ébranler. »