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Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/309

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qui la distrairaient, peut-être, de ses autres souvenirs.

« Mais tous mes discours et mes peintures n’ont pu réussir à prolonger son désir plus d’un jour. Elle s’est mise de nouveau à crier : Paris, et alors je lui ai représenté qu’il fallait du moins aller jusqu’à Venise, selon notre premier projet, que ce serait le terme de nos courses et qu’elle aurait du moins le plaisir, en y entrant, de pouvoir se dire qu’elle n’en sortirait que pour reprendre la route de Paris. Sous ce rapport, l’idée de Venise lui a souri, oui, en vérité, sous ce rapport uniquement, et en entrant à Venise, en voyant pour la première fois cette grande et extraordinaire ville, je suis sûre que son plus grand plaisir sera de pouvoir se dire : je n’irai pas plus loin.

« Dites-moi donc, Monsieur, ce qu’on peut faire de ces cœurs, si constants dans leur tendresse qu’on ne peut jamais les en distraire un moment. C’est en vain que la nature leur prodigue ses plus beaux spectacles, ses montagnes et ses lacs, sans qu’un pauvre petit élan d’admiration ou d’enthousiasme puisse les arra-