Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/328

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Que mon retour ne trouble pas votre affectueuse bienveillance ; ne me demandez pas plus que je ne puis ni ne veux vous donner ; je serai votre amie jusqu’à mon dernier jour, mais je ne serai jamais que cela.


« À Monsieur Azaïs. »

Cette courageuse lettre est le pendant de celle qu’elle lui avait écrite après son retour à Paris, au risque de le perdre. Ici, elle ne se dissimule pas qu’elle va le blesser, et quoi de plus pénible vis-à-vis d’un être que l’on estime, plus encore, que l’on a aimé ? Elle sait aussi que son propre revirement enlève toute valeur à ses exhortations. Mais elle sait également que les idées incontestablement élevées du philosophe, l’ont confirmée dans l’instinct de rattacher son âme à une puissance supérieure. Elles lui ont fait retrouver plus intimement, plus fortement, le Dieu de son enfance ; elle doit le confesser haut et clair, afin de ne pas laisser entre eux d’équivoque. Et, pour finir, elle lui renouvelle qu’elle restera son amie et ne sera plus jamais son disciple. Décidément, cette sentimentale était énergique. On sait que cette lettre