Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/351

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négligeaient de s’y trouver, je leur envoyai lundi dernier à chacun un billet pour leur dire de venir me parler ; ils y sont venus presque tous et lorsque a je leur ai représenté que l’intention du roi était qu’ils s’instruisissent et que Sa Majesté voulait qu’ils assistassent aux explications qui se font ici, j’en ai trouvé très peu de dociles et, quoique le nombre de ces principaux monte à plus de cent, il ne s’en est trouvé mardi que dix ou douze. Je ne compte point les paysans, car si cette centaine faisait son devoir, il est certain que tous les autres suivraient leur exemple et que les églises, qui sont présentement désertes, se trouveraient remplies.

« J’ai déjà eu l’honneur de vous dire. Monsieur, dans une de mes lettres, que le voisinage de Bergerac et de Sainte-Foy est d’un grand obstacle pour les conversions ; je l’ai expérimenté dans cette dernière rencontre, car plusieurs qui se disaient bourgeois de Bergerac et qui sont pourtant établis depuis longtemps dans le duché, quand on les presse de se faire instruire, vont y u demeurer et se croient là comme dans une ville de sûreté, à l’abri de toutes les instructions contre lesquelles ils sont fort en garde. Mardi même, en ayant envoyé chercher sept ou huit devant que la conférence commençât, et leur ayant dit que le roi voulait qu’ils y assistassent, il y en eut quelques-uns qui balancèrent sur ce