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Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/54

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qui appartenait à M. Venès, beau-frère de Mme Risteau. Cette propriété lui était venue de son père, négociant à Bordeaux. C’est entre cette habitation et Bordeaux que notre héroïne passa son enfance et sa jeunesse, dans un entourage protestant, qui tint à la faire rester dans la confession de ses pères et commença par changer son nom de Marie, considéré sans doute comme trop catholique, en celui de Sophie.

Elle dut probablement à ce milieu un peu sévère et la fréquentation des pasteurs, une attitude légèrement puritaine, alors que son cœur si tendre et sa vive imagination eussent été plus naturellement attirés vers la chaleur du catholicisme.

À Bordeaux, où sa mère était entourée de marins et d’armateurs, Sophie Risteau recevait une éducation solide et cultivait son esprit par les auteurs anciens qui lui donnaient le goût des lectures intéressantes. Sans être jolie, avec ses cheveux blonds presque roux, s’il faut en croire lady Morgan, elle attirait par son air doux et sérieux, au travers duquel se devinait une nature pleine de sensibilité.

Ce fut âgée de dix-neuf ans, et non de dix-sept