Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/78

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temps avec mon amie. Je désire qu’elle me donne entièrement un de ses enfants, je consacrerais mon temps, ma vie, à m’en occuper, il remplirait le vide de mon cœur, je placerais sur lui toutes mes affections, toutes mes pensées, sa vie deviendrait ma vie, son bonheur serait le mien. Quand on a vécu dans un autre, il est si dur de revenir à soi ; je ne puis plus aimer comme j’ai aimé, mon âme est fermée à jamais à ce sentiment doux et pénétrant qui m’a animée quelques instants, mais je puis chérir cet enfant, je puis m’oublier pour lui… oui, je crois être sûre de pouvoir devenir la mère de l’enfant de mon amie, je crois pouvoir remplir tous les devoirs que ce titre m’impose, je suis sûre de mes sentiments actuels, je crois pouvoir répondre du reste de ma vie. De ma part, il n’y a donc nul obstacle, mais Julie a des raisons pour hésiter, elle en a de très bonnes, j’en conviens. Lorsque vous viendrez, nous causerons de cela avec vous, je serai bien aise de connaître vos idées. »

Un peu plus tard, Mme Cottin abandonna cette pensée d’adoption, sur les remarques que lui fit