Page:Arnold - La Lumière de l’Asie.djvu/19

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nous révèle mille symptômes d’une régression lente vers le génie hindou ».

Spécialement, la théorie de Bouddha se résume, nous venons de le voir, dans le monisme et l’évolutionnisme sur lesquels s’accordent la science et la métaphysique modernes, l’idéal qu’il a montré à l’humanité la guide encore dans sa marche ascendante, la voie qu’il a tracée pour y parvenir est la plus sûre, et les principes posés par lui sont, on le reconnaît aujourd’hui, les seuls fondements inébranlables et intelligibles de la morale et de la sociologie.

Ou trouver effectivement une sanction plus puissante, plus inéluctable que dans la notion du caractère irréparable et des conséquences infinies de nos actes ?

« À vrai dire, proclame un de nos plus éminents philosophes[1], il n’y a pas, il ne saurait y avoir d’autre morale… On s’étonne d’avoir à le dire, c’est presque un truisme : Ce qui a eu lieu ne peut pas ne pas avoir eu lieu… C’est pour avoir prêché le contraire pendant des siècles à notre humanité d’Occident qu’on a brisé ou énervé le ressort de la moralité. »

De même, la connaissance de l’identité de nature, de la relation de tous les êtres n’est-elle pas la source de l’altruisme, de la solidarité, du socialisme dans le sens le plus large du mot ?

  1. M. Izoulet. La cité moderne, p. 240. (Alcan.)