Il en est onze qui viennent, probablement encore de lui ; ce sont 1, 2, 3, 10, 11, 17, 22, 26, 27, 28 et 33.
11 en reste dix, à savoir 4, 6, 9, 12, 13, 15, 19, 21, 29 et 32, dont l’attribution reste douteuse, mais ne souffre aucune difficulté de lui être encore rapportée.
La simple inspection du sujet met donc Racan au premier rang comme auteur des anecdotes.
2. Le ton du récit.
Le ton du récit nous fournit-il quelques indications ?
Il est toujours très hasardeux, nous ne l’ignorons
pas, de fonder des attributions sur de simples caractères
littéraires. Pourtant la manière de conter de Racan
se dessine nettement dans les Mémoires, — tranquille,
traînante, souvent naïve, s’attardant sur des
détails inutiles qui allongent les phrases, sentant
sous Louis XIV son <span class="romain" title="Nombre xvie écrit en chiffres romains">xvie siècle, et formant un piquant
contraste, comme nous le noterons maintes fois dans
le récit des mêmes traits, avec Tallemant des Réaux,
bref, nerveux, vif et courant au mot de la fin.
La manière de Racan se reconnaît dans la plupart de ces anecdotes, qui ne forment nul changement de ton avec celles qui les entourent et qui sont authentiquement du languissant conteur. L’impression est frappante, par exemple, pour 1, 13 et 32, trois de celles qu’avait laissées incertaines l’étude seule du sujet.
Malherbe. 2