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plus dur que le fer. Je ne veux point de luy non plus. Enfin, il luy en indiqua un quatrième, nommé Provin, duquel il se contenta, et l’envoya quérir.

Cet enfantillage de Malherbe, raconté si longuement par Racan (on reconnaît là, à n’en pas douter, son ton habituel de conteur) est vivement résumé par Tallemant (I, 291). —

Voir la noie de Paulin Paris (p. 317) sur Thévenin qui devint célèbre après avoir fait recouvrer un œil à chacun, à trois pensionnaires des Quinze-Vingt.

Malherbe était rarement malade, « sa constitution étoit excellente ». Mém. lxvi.


La guerre religieuse.

Anecdote 14. P.223.

Pendant le siège de La Rochelle, où il avoit suivy la Cour, (en 1628.) comme il s alloit promener un jour, il se mit à considérer les soldats du camp du Roy, et ceux de la ville, qui paroissoyent de ce costé-la, sur le bastion appelle de l’Evangile ; et dit à Racan, et à quelques autres, qui estoyent aveque luy, d’un ton et d’un geste tout à fait brusques, selon sa coustume. À qui Diable ! en veulent ces gens-là, de tâcher tous les jours à s’égorger les uns les autres, encore qu’ils n’ayent rien à demesler ensemble ? Voyez-vous cet homme-la, disoit-il, en monstrant la sentinelle la plus avancée du bastion ; Il souffre la faim, et mille autres incommoditez ; et s’expose à tous momens à perdre la vie, par ce qu’il veut communier sous les deux Espèces ; et les autres l’en veulent empescher : N’est-ce pas un beau sujet pour troubler toute la France ?