Page:Arnould - Anecdotes inédites sur Malherbe, 1893.djvu/82

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3epartie ; XIII, 4e partie, etc., et la Note inédite du même auteur insérée à la fin du présent travail, p. 85.

En fait de musique, ce qu’il aimait à « ouyr chanter » et à chanter lui-même, c’étaient les chansons du Pont-Neuf : voir an. 8 et note.

Musique et gants… Malherbe, qui avait le goût naturel des antithèses, se plaisait à ces rapprochements imprévus et irrévérencieux.

Celui-ci put être rapporté par Racan qui l’avait entendu répéter plus d’une fois.


L’Ermite.

Anecdote 30. (P. 232.) Un nommé Chaperonnaye, qui se faisoit appeller le Chevalier de la Madelaine, par ce qu’il avoit obtenu permission du Roy Louis xiii d’instituer un Ordre de ce nom-la, eust d’abord le dessein de bastir une Maison dans la forest de Fontainebleau, pour ceux qui voudroyent estre de cet Ordre. Mais, ayant changé d’avis, il demanda permission au Roy de faire dresser une espèce d’oratoire dans la Galerie du Louvre où sont les portraits des Roys. S. M. la lui ayant accordée, il fit dresser un grand Pavillon dans cette galerie, en forme de petit hermitage, de velours Supraris, doublé de toile d’argent. Il passoit là les jours et les nuits, sans sortir, à ce qu’il disoit, avec un sien compagnon, tous deux vestus d’une robbe d’Hermite de Drap gris, en broderie de laine rouge. Un jour, le Roy estant allé dans la galerie, et M. de Malherbe l’y ayant suivy avec beaucoup de Noblesse ; il demanda à ce prétendu hermite, qui disoit qu’il ne sortoit point