Page:Arnould - Anecdotes inédites sur Malherbe, 1893.djvu/91

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dit. Voir l’étude très complète de M. Lalanne, p. xxviii-xxxii, sur sa position de fortune. Nous avions d’abord {Revue bleue, p. 733, col. 2) compris comme cet éditeur, le vers de Malherbe : Et voilà le bien qui m’abonde (Œuvres, t. I, 286). Mais ce bien désigne plutôt, à cause des deux points qui précèdent, non la fortune, mais l’estime des gens vertueux, dont il est question auparavant.

Pour montrer la gêne de Malherbe, M. Ed. Fournier (Revue des provinces, p. 527, n. 1) cite la lettre à Racan du 10 sept. 1625, et quelques vers d’une satire de Boissière parue en 1654 dans le Nouveau Recueil des nouvelles poésies, p. 87-89 (et reproduite par M. Ed. Tricotel dans les Variétés bibliographiques, in-12, 1863, p. 280) :

Là Malherbe qui toujours resve

Après la longue, après la bresve…
Fait voir en son maigre ordinaire
Que les règles de la Grammaire
Et l’art de faire des chansons
Ne donnent à leurs nourrissons,
Après des veilles éternelles

Rien à manger que des voyelles.