Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v1.djvu/119

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qu’on disait incompatible avec son tempérament, exclusivement réservé aux Américains de race anglo-saxonne.

Quelle révélation, pour des hommes politiques, pour d’honnêtes gens, s’il y en avait eu à la tête de la France !

Débarrassé des entraves qui lient ses membres depuis dix-huit siècles, il marchait droit et ferme, et en mettant, pour la première fois, le pied sur cette terre promise de la Révolution sociale, on eût dit qu’il y était né, qu’il y avait vécu de tout temps, à voir avec quelle facilité il s’y mouvait, combien il y paraissait chez lui.

Il avait donc appris, non-seulement le mépris de l’ancienne idée gouvernementale, mais encore, il avait constaté ce que valent les armées permanentes, impuissantes à sauver le pays, à l’heure des grands désastres, ruineuses en temps de paix, instrument brutal de répression au service de tous les despotismes.

Il venait aussi de constater que la police n’est bien faite que par les habitants de la cité, que la police organisée en dehors d’eux ne sert qu’à molester les citoyens, qu’à inventer des complots lorsque le pouvoir en a besoin pour retremper sa popularité ou supprimer ses adversaires ; qu’elle est une menace perpétuelle à la liberté des honnêtes gens, une atteinte permanente à la dignité de l’individu toujours exposé à subir ses caprices avilissants, ses insultes et ses violences intéressées.

Paris, enfin, venait de constater que le ciel ne tombait pas sur la terre, et que le monde ne se trouvait ébranlé dans aucune de ses lois naturelles, parce que, lui, Paris, vivait depuis cinq mois, d’une vie propre, toute différente, au point