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agents de l’Église et les gens des Tuileries.

C’est tenu par ces fils invisibles, que Jules Favre devait manœuvrer.

Il s’en tira à merveille, satisfaisant la bourgeoisie libérale par des attaques qui ne faisaient aucun mal à l’Empire, et donnant des gages au clergé qui se savait là un complaisant dont on ferait, un jour, un complice.

En dehors de cela, Jules Favre est une nature bilieuse et envieuse, un avocat disert, un bourgeois forcené, pour qui la République ne doit être que le gouvernement des bavards, des banquiers et des fonctionnaires, moins la liste civile attribuée au chef de l’État dans les monarchies.

Le 4 septembre le dérangea donc considérablement, en l’arrachant à la plus commode et à la plus douce des positions.

Chef de la gauche au Corps législatif, il ne pouvait désirer et ne désirait, en effet, que la continuation du régime qui lui assurait une situation dont l’importance dépassait de beaucoup son courage et son mérite,

Moyennant trois ou quatre discours par an, ce quinquet fumeux du libéralisme bourgeois brillait au ciel parlementaire, comme une étoile de première grandeur.

Sa vanité, sa bourse et son mépris du peuple y trouvaient à la fois leur compte.

Il vivait bien, ne courait aucun risque, récoltait une facile popularité, et tenait la place de gens qui valaient cent fois mieux que lui.

À part toutes les autres, une de ses passions principales trouvait ample satisfaction à la continuation du régime impérial ; je veux parler de sa jalousie, de son envie contre les jeunes.

Au palais, il était bien connu pour cette basse