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devant les Prussiens résolus à notre perte.

Comme Trochu, l’ennemi qu’il redoutait et qu’il haïssait bien au-dessus des Prussiens, c’était le peuple, et l’adversaire qu’il voulait vaincre avant tout, c’était la Révolution.

Comme Trochu, dès qu’il vit qu’on ne pourrait vaincre que par le peuple, et que la victoire serait la victoire du peuple, il préféra la défaite, et livra Paris à la suite d’une fausse famine.

Après ces deux hommes, venait Jules Simon, un jésuite aussi, mais d’une autre sorte.

Jules Simon n’appartient pas au jésuitisme, par imbécillité, à la façon de Trochu, ni par un mélange d’intérêt et de religiosité, ainsi que Jules Favre. Non. Jules Simon est né jésuite, comme on naît poète. Le jésuite, en effet, n’est pas seulement le produit d’une savante organisation cléricale, c’est aussi une nature, un tempérament, une façon d’être du cerveau.

Du jésuite, Jules Simon a la dureté implacable, les manières doucereuses, le sourire affable, la parole caressante, le cœur vindicatif, l’esprit toujours tendu vers un but unique.

Pour Jules Simon, ce but, c’est le pouvoir.

Comme, d’ailleurs, il n’est pas aussi fier qu’il est ambitieux, il se contente, suivant l’occasion, d’une place de laquais de la réaction au ministère de l’instruction publique avec Thiers, ou au ministère de l’intérieur avec Mac-Mahon.

Pour la garder, aucune palinodie, aucune bassesse, n’ont étonné son courage.

Dans les derniers temps de l’Empire, une fois la brèche ouverte par Emile Olivier, il entrevoyait, ainsi que la plupart de ses collègues de la gauche, la possibilité d’un ministère. Il l’eût accepté sans dégoût !