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hommes, au moins, tenter de faire une trouée à travers les lignes de l’ennemi. Le succès était loin d’être certain, mais les choses les plus improbables, les plus insensées en apparence, sont quelquefois celles qui réussissent le mieux.

En tout cas, on ne risquait rien qui fût pire que la capitulation décidée par le gouvernement.

Après avoir pesé toutes ces considérations, on résolut donc d’agir. La proclamation votée, fut imprimée et affichée le 22 janvier, au matin.

La veille, on s’était mis en rapport avec quelques délégués des faubourgs et de plusieurs sections de l’Internationale, qui avaient promis le concours de leurs bataillons. Le rendez-vous général était pour deux heures, sur la place de l’Hôtel-de-Ville.

Le citoyen Lefèvre-Roncier offrit à Delescluze, à Ledru-Rollin et à quelques autres personnes de se réunir chez lui à partir de midi.

Il logeait rue de Rivoli, au n° 60, si je ne me trompe. En tout cas, de ses fenêtres on dominait la place de l’Hôtel-de-Ville, et on pouvait se rendre compte de ce qui allait se passer, sans y stationner longtemps à l’avance[1].

Deux nouvelles, connues le matin même du 22 janvier, contribuèrent à faire avorter le mouvement. Ces deux nouvelles, c’étaient la démission de Trochu et la délivrance de Flourens, qui, la veille au soir, avait été enlevé de la prison de Mazas, par quelques gardes nationaux.

Ces deux nouvelles modifièrent considérablement le mouvement de l’opinion publique.

  1. Blanqui, et son ami, le citoyen Regnard, s’étaient, de leur côté, installés au Café de la Garde Nationale, qui fait le coin de la rue de Rivoli, en face de l’hôtel de ville.