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chaient sous le commandement de Razoua[1].

J’attendis à peu près une demi-heure, mêlé à la foule, puis, ne voyant rien venir, je montai chez Lefèvre-Roncier, où était notre rendez-vous particulier.

Je trouvai là, en effet, la plupart des membres de l’Alliance, lesquels Delescluze, Cournet, Ed. Levraud, etc., etc.

Ledru-Rollin, quoiqu’il l’eût promis, ne vint pas.

Quelques instants après, Razoua entra, suivi de T…[2]. T… et Dereure[3], ayant demandé à être introduits auprès du gouvernement, moins pour lui exposer, comme délégués, les réclamations et les vœux de Paris, que pour s’assurer par eux-mêmes de l’état de défense de l’hôtel de ville, on les avait conduits tous deux devant Chaudey.

Celui-ci leur déclara qu’il était seul à l’hôtel de ville, les écouta, promit de transmettre leurs avis au gouvernement, et termina en disant qu’il était prêt à repousser la force par la force.

T… nous expliqua alors que l’hôtel de ville était dans un état formidable de défense. Des mitrailleuses occupaient la cour intérieure. Sur chaque marche de l’escalier, il y avait deux mobiles bretons. Des mobiles bretons occupaient également la salle du trône et toutes les croisées donnant sur la place.

  1. Razoua, élu commandant du 61e bataillon, avait été cassé à la suite du 31 octobre, et son procès était toujours pendant devant le conseil d’Etat. Au 19 janvier, il avait suivi son bataillon, avec ses galons de commandant, et un fusil, pour faire le coup de feu comme simple soldat.
  2. Ce citoyen étant à Paris, Je crois inutile de donner son nom en toutes lettres.
  3. Ancien gérant de la Marseillaise, adjoint au maire de Montmartre.