Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v2.djvu/13

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avait payés, qu’elle avait sauvés de la confiscation prussienne, et qui faisaient partie intégrale de son armement.

Admettant pour un moment que Thiers ait eu des idées de conciliation et le désir d’éviter l’effusion du sang, rien n’était donc plus facile. Le gouvernement remerciait la garde nationale de sa prévoyance patriotique, désignait un, deux ou trois emplacements dans l’intérieur de Paris, y parquait les canons et y installait un poste de gardes nationaux renouvelés chaque jour par la méthode ordinaire du roulement.

Il n’y avait là rien d’humiliant pour lui.

En supposant même que le gouvernement eût conservé l’arrière-pensée de s’approprier, à un moment donné, cette artillerie qui ne lui appartenait point, il l’aurait pu bien plus facilement en procédant ainsi.

Pour quiconque connait le tempérament du peuple parisien, cette satisfaction accordée eût endormi les défiances de la majorité.

On se serait petit à petit relâché de la surveillance excessive des premiers jours. Mille prétextes, mille occasions, se seraient présentés qui auraient alors permis d’opérer cet enlèvement, sans lui donner le caractère d’une provocation brutale et d’un coup d’Etat.

Le gouvernement refusa d’user des dispositions conciliantes du plus grand nombre des bataillons, ou même d’y répondre[1].

  1. On ne saurait considérer comme une réponse officielle, les engagements verbaux, pris par d’Aurelle de Paladines, dans des conversations avec quelques maires et adjoints des quartiers excentriques. Ces engagements ne furent qu’une ruse et un mensonge de destinés a gagner du temps, à calmer les défiances, à endormir la surveillance.