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d’un officier de gendarmerie, l’autre, Duval, par les ordres et sous les yeux d’un général de Décembre, appelé Vinoy.

Duval et Flourens étaient membres de la Commune.

Duval et Flourens étaient généraux dans l’armée fédérée.

La nouvelle de leur mort causa une vive fouleur et une immense indignation.

Bientôt, de tous côtés, nous arrivèrent des rapports constatant que les Versaillais égorgeaient froidement les prisonniers.

Si l’on avait pu douter de ces abominations, ou croire à quelques exagérations de la part de nos hommes, nous avions les journaux versaillais, — qui rapportaient ces meurtres avec des cris de joie, — et les proclamations du mari de la Galiffet.

Sous le coup de ces nouvelles, sous l’empire de cette émotion, dans le but de protéger la vie des hommes qui combattaient pour la Commune, contre ce système d’assassinats, quelques membres proposèrent le décret sur les ôtages.

Il fut voté, je l’ai dit, à l’unanimité.

Il y a beaucoup à dire au sujet de ce décret.

En réalité, on ne peut nier qu’il était autorisé par tous les usages de la guerre, depuis qu’il y a des hommes qui s’égorgent.

Dans la guerre d’Afrique, l’armée française a toujours pris des ôtages, destinés à répondre de la soumission des tribus vaincues et qui tenteraient de se soulever de nouveau, ou qui manqueraient à leurs engagements.

On pouvait croire que ces mœurs barbares étaient abolies en Europe, — sans doute, — mais