Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v2.djvu/168

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je siégerais à la Commune, quoique le journalisme fût mon unique gagne-pain.

Il y avait pourtant quelque chose à faire, et quelque chose de radical.

Plusieurs d’entre nous proposèrent de suspendre tous les journaux, sans exception, pendant la durée de la guerre, sauf le Journal officiel, qui publiait les décrets et autres actes du gouvernement.

Cette mesure avait de graves inconvénients, sur lesquels il est inutile d’insister. Mais elle était, du moins, logique et pouvait se justifier, à certains égards, par ce fait que, depuis l’attaque des Versaillais, Paris était devenu un camp, le peuple une armée.

Nulle armée en campagne ne peut, ne doit supporter, dans ses lignes, les traîtres, les espions, ceux qui souhaitent sa perte et font tous leurs efforts pour l’amener.

Un semblable décret, — bien que je n’en fusse point partisan, — avait, d’ailleurs, cet avantage de ne pas porter une atteinte aussi directe au principe même de la liberté de la presse que la procédure impérialiste suivie contre les journaux, par Raoul Rigault.

En réalité, je crois qu’il était inutile, et qu’on pouvait, qu’on devait innover en cette matière, tout en garantissant les intérêts supérieurs que nous avions à défendre, et prouver l’excellence des vrais principes, en les respectant.

Qu’avions-nous demandé pendant toute la durée de l’Empire ? — L’abolition de toutes les lois sur, c’est-à-dire contre la presse, et le retour au droit commun.

Le droit commun devait nous suffire.

Si des journalistes conspiraient ouvertement,